De plus en plus nombreuses, les femmes managers ouvrent la voie à une autre manière de diriger. Les valeurs dites féminines font de plus en plus d’adeptes, y compris chez leurs homologues masculins.

Si elles demeurent encore sous représentées parmi les hauts postes de direction, les femmes ont toute leur place dans le monde de l’entreprise. Et plus seulement aux places traditionnellement associées à leur sexe, telles les ressources humaines, ou la communication.

Mieux, elles réussissent à imposer progressivement des valeurs « féminines » qui viennent ébranler le modèle masculin.

Peut-on parler d’un management au féminin ?

Chez les hommes, comme chez les femmes, cette notion est parfois loin d’aller de soi. Un manager est avant tout un manager, Qu’il soit un homme ou une femme, il cherche d’abord à atteindre ses objectifs et à être efficace. En plus, parler de management au féminin risque d’associer les femmes à une minorité.

Dans la pratique, il semble bien exister une façon féminine d’exercer le pouvoir et l’autorité. Une spécificité qui tient en un mot et qui vient spontanément aux lèvres des managés, comme des managers : la collaboration.

Fini le temps où le patron – le plus fort d’entre tous – pensait pour ses employés, distribuait récompenses et punitions, tout en s’attribuant le mérite.

L’heure est à plus de transparence, au projet porté par tous. Le management d’essence féminine est plus sensible, plus rond, plus consensuel et partageur.

Le rond donne l’envie d’englober, d’emmener avec soi. En général, les hommes sont davantage dans le carré qui impose, et donne des règles à ne pas dépasser. Ceci n’est évidemment pas vrai de toutes les femmes : certaines sont autoritaires, rigides, obnubilées par les luttes de pouvoir… Qui n’a en effet jamais croisé la route d’une « femme-tyran » ?

Mais les femmes restent mieux équipées que les hommes pour devenir managers. En général, elles sont plus sensibles aux besoins des autres, plus concrètes, proches de leurs équipes, davantage conscientes des réalités, du sens du détail, plus exigeantes aussi. L’entreprise y gagne de meilleurs rapports sociaux.

Le management au féminin, nouvel atout en ces temps de crise ?

Une femme pense toujours qu’elle pourrait faire mieux. Elle se pose sans cesse des questions. Cette remise en cause permanente, associée à sa capacité à s’ouvrir, à s’adapter et à appréhender plus facilement un environnement complexe, sont des valeurs sûres en temps de crise.

Au cours de sa vie, une femme est confrontée à des crises très importantes : la maternité, l’accouchement, la ménopause… Ce sont de grands changements. L’homme en connaît moins.

Un chef est en principe celui qui montre le chemin. S’il arrive à donner du sens, l’équipe va plus vite, plus loin et bien mieux. C’est le management auquel je crois pour l’avenir.

Valeurs féminines

Dans notre culture occidentale, les schémas liés au commandement sont des schémas guerriers. Compétitivité, conquête, agressivité… Dans le domaine du management, l’homme reste globalement ce chasseur, qui rapporte, non plus de la viande, mais des contrats. À l’opposé, la femme reste traditionnellement celle qui donne la vie, et qui la préserve. Protection, sensibilité, intuition, font ainsi partie de ses grandes composantes.

Le management de demain sera t-il féminin ?

L’opposition directe entre qualités masculines et féminines est stérile. Il y a bien des qualités de type féminin ou masculin mais ce ne sont pas forcément d’un côté les femmes, et de l’autre les hommes, qui les portent. Le management des femmes n’existe pas. Le management au féminin, si. Il fait particulièrement appel à des qualités de type féminin, mais il n’est pas uniquement mobilisé par les femmes.

Les femmes ouvrent les possibilités, la voie à une autre façon de penser. Elles font maintenant partie intégrante, aux côtés des hommes, de l’invention du management de demain.